Camille Lankry
Avocate à la Cour | Barreau de Paris
93 rue Monge 75005, Paris
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Voici les points cruciaux à ne pas négliger lors de la rédaction d’un acte de cession de fonds de commerce :
Il est primordial que l’acte de cession décrive précisément le fonds de commerce cédé. Le fonds comprend plusieurs éléments, notamment :
· Les éléments corporels : matériel, équipements, outillage, mobilier commercial, etc.
· Les éléments incorporels : clientèle, achalandage, enseigne, nom commercial, droits de propriété intellectuelle (marques, brevets), autorisations administratives (licences, permis), contrats en cours (contrats de bail, contrats de travail).
Cette description doit être la plus complète possible afin d’éviter toute ambiguïté sur la nature et la consistance du fonds.
Le prix de vente doit être clairement mentionné dans l’acte, avec une ventilation entre les éléments corporels et incorporels du fonds. Il est également essentiel de préciser les modalités de paiement (comptant, crédit vendeur, ou autre), et d’indiquer s’il existe une clause de réserve de propriété, qui permet au vendeur de rester propriétaire du fonds jusqu’au paiement complet.
Cette clause est cruciale pour protéger le cessionnaire contre une éventuelle concurrence du cédant après la vente. Elle doit être rédigée de manière à respecter les conditions de validité imposées par la loi, à savoir :
· Une limitation dans le temps (par exemple, 2 ou 3 ans).
· Une limitation géographique (dans le secteur où le cessionnaire exploitera le fonds).
· Une restriction liée à l’activité (correspondant à l’activité cédée).
La clause doit être précise, sans quoi elle pourrait être jugée abusive et donc inapplicable.
Le cédant doit garantir que le cessionnaire pourra exploiter le fonds sans subir d’éviction de la part de tiers ayant des droits concurrents sur le fonds. En outre, l’acte doit inclure une garantie de passif permettant au cessionnaire de se protéger contre d’éventuelles dettes liées à l’exploitation antérieure du fonds (dettes fiscales, sociales, etc.).
Le fonds de commerce est souvent exploité dans des locaux loués. Il est essentiel de vérifier si le contrat de bail peut être transféré au cessionnaire sans l’autorisation du bailleur. Si le bail contient une clause d’agrément du bailleur, il faut obtenir son accord avant de conclure la vente.
Il convient aussi de vérifier la durée restante du bail, les conditions de renouvellement, ainsi que le montant du loyer pour éviter toute mauvaise surprise post-cession.
Le cessionnaire doit être informé de la situation financière du fonds. À cet égard, une attention particulière doit être portée sur :
· Les créances : l’acte doit mentionner si le cessionnaire prend en charge les créances du fonds (créances clients).
· Les dettes : l’acte doit également indiquer si le cessionnaire reprend les dettes liées au fonds (fournisseurs, dettes sociales ou fiscales).
Il est prudent d’obtenir une attestation de l’administration fiscale confirmant que le cédant est à jour de ses obligations fiscales.
L’acte doit prévoir les démarches administratives qui suivront la vente. Plusieurs formalités sont obligatoires :
· Publication d’un avis de cession dans un journal d’annonces légales.
· Inscription de la cession au Registre du commerce et des sociétés (RCS).
· Déclaration de la cession à la recette des impôts dans un délai d’un mois suivant la signature de l’acte.
· Vérification de l’inscription du fonds au greffe du tribunal de commerce.
Le respect de ces formalités est essentiel pour garantir l’opposabilité de la cession aux tiers et éviter que des créanciers n’opposent des droits au cessionnaire.
Le cessionnaire peut se trouver solidairement responsable avec le cédant du paiement des dettes contractées avant la cession. Il est possible de prévoir une clause dans l’acte pour limiter cette solidarité, ou à défaut de demander des garanties supplémentaires au cédant.
Les parties doivent s’entendre sur la répartition des frais liés à la cession. En général, l’acquéreur prend en charge les frais d’enregistrement, tandis que les frais d’avocat ou de notaire peuvent être partagés ou supportés par l’une des parties.
Enfin, selon la nature du fonds de commerce (restauration, commerce de détail, artisanat, etc.), certaines clauses particulières peuvent être nécessaires, notamment en matière de licences (licence IV pour les débits de boissons) ou d’autorisation administrative. Il est important de vérifier ces aspects avant la signature.
La rédaction d’un acte de cession de fonds de commerce est un exercice juridique exigeant qui nécessite une vigilance accrue sur de nombreux aspects techniques. Il est fortement recommandé aux parties de s’entourer de professionnels (avocats, notaires) spécialisés dans ce domaine pour sécuriser l’opération. Une mauvaise rédaction ou un oubli d’une clause essentielle peut entraîner des litiges futurs, qui pourraient coûter cher tant pour le cédant que pour le cessionnaire.
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