Camille Lankry

Avocate à la Cour | Barreau de Paris

93 rue Monge 75005, Paris 

La Rupture du Contrat d’Agent Commercial.

La rupture d’un contrat d’agent commercial est régie par des règles spécifiques, que celle-ci soit initiée par l’agent ou le mandant. Le contrat d’agence commerciale est particulièrement encadré, notamment par la loi n° 91-593 du 25 juin 1991, qui transpose la directive européenne 86/653/CEE du 18 décembre 1986, favorable à l’agent.

En tant que partie économiquement plus faible, l’agent bénéficie d’une protection statutaire définie par les articles L.134-1 à L.134-17 du Code de commerce, lui conférant un statut avantageux quant aux conditions de résiliation de son contrat.

En général, la rupture du contrat par le mandant donne droit à une indemnité pour l’agent commercial, entraînant d’autres conséquences significatives.

 

I. Les Modalités de Rupture du Contrat d’Agent Commercial

Pour un contrat à durée indéterminée, la rupture doit être notifiée à l’autre partie, qu’elle émane de l’agent ou du mandant. La loi ne requiert aucun formalisme particulier, mais il est conseillé d’envoyer un courrier recommandé afin d’éviter des litiges sur la rupture et sa date d’effet.

Il arrive parfois que le mandant ne notifie pas clairement la rupture, en empêchant l’agent d’exécuter son mandat, par exemple en ne lui fournissant plus les informations nécessaires ou en retenant ses commissions. Dans ce cas, il incombe à l’agent de constater la rupture pour des motifs imputables au mandant. Cependant, prudence est de mise, car une prise d’acte précipitée pourrait être interprétée comme une démission.

Si l’une des parties choisit de rompre le contrat, un préavis doit être respecté, dont la durée dépend de la longévité du contrat : un mois pour la première année, deux mois pour la deuxième et trois mois pour la troisième année et suivantes. Les parties ne peuvent pas convenir de préavis plus courts, bien qu’elles puissent fixer des délais plus longs. En cas de faute grave, le préavis n’est pas nécessaire.

Pour un contrat à durée déterminée sans clause de reconduction tacite, celui-ci prend fin automatiquement à son terme, sauf si les parties continuent de l’exécuter, ce qui le transforme alors en contrat à durée indéterminée.

 

II. Les Conséquences de la Rupture du Contrat d’Agent Commercial

A. Droit à l’Indemnité de Cessation

 

Selon l’article L.134-12 du Code de commerce, en cas de cessation des relations avec son mandant, l’agent commercial a droit à une indemnité compensatrice pour le préjudice subi. Ce droit à indemnité est ouvert dans plusieurs situations :

· À l’issue d’un contrat à durée déterminée ;

· En cas de rupture par le mandant ;

· Suite au décès ou à l’inaptitude physique de l’agent.

Cette indemnité est justifiée par le fait que le contrat d’agent commercial est un mandat d’intérêt commun (article L.134-4), et que sa rupture prive l’agent de la valeur patrimoniale acquise grâce à son travail.

L’indemnité de cessation vise à compenser cette perte de valeur, et ne se confond pas avec une indemnité de clientèle. Les articles L.134-12, L.134-13 et L.134-16 indiquent que l’indemnité est la règle, et son non-versement constitue l’exception. L’agent perd son droit à indemnité s’il ne notifie pas son mandant dans un délai d’un an après la cessation du contrat.

Cette indemnité est due que le contrat soit à durée indéterminée ou déterminée. Le même raisonnement s’applique lorsque le mandant rompt un contrat à durée déterminée sans faute grave de l’agent. En cas de décès de l’agent, ses ayants droit ont également droit à l’indemnité.

Les exceptions à ce principe de droit à l’indemnité, énoncées à l’article L.134-13, incluent :

· La rupture provoquée par une faute grave de l’agent ;

· Une cessation initiée par l’agent, sauf si elle est justifiée par des circonstances dues au mandant ;

· Un accord avec le mandant pour céder le contrat.

 

B. La Faute Grave de l’Agent Commercial

La faute grave est l’un des rares motifs qui privent l’agent de son droit à l’indemnité. Toutefois, sa définition n’est pas précisée par la loi, reposant donc sur la jurisprudence.

La faute grave est généralement considérée comme un manquement significatif aux obligations d’un bon professionnel, portant atteinte à l’objectif du contrat d’agence. Les actes pouvant constituer une faute grave comprennent des comportements de concurrence, la diffusion d’informations erronées ou une baisse anormale du chiffre d’affaires.

 

C. La Réclamation de l’Indemnité

La réclamation de l’indemnité doit être effectuée dans un délai d’un an suivant la cessation du contrat. Passé ce délai, l’agent perd son droit à réparation.

La rupture d’un contrat d’agent commercial est encadrée par des règles précises, offrant une protection forte à l’agent. La connaissance des modalités de rupture et des droits associés est essentielle pour naviguer dans cette pratique contractuelle.

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